Interview Julien Dumain, Ingénieur Mécanique

Interview Julien Dumain, Ingénieur Mécanique

12 Mars 2012 | Romain Proton | 0 commentaire

Interview Julien Dumain, Ingénieur Mécanique

Pourquoi êtes vous devenu ingénieur ?

Je suis devenu ingénieur par passion pour les sciences principalement, mais également pour avoir une formation de base qui me permettrait par la suite de pouvoir changer de domaine et de métier assez facilement (en tout cas plus que lorsqu’on suit un cursus très spécialisé).

 

Quelle formation avez vous suivi ? Qu'en avez vous pensé ?

Après 2 ans de classes préparatoires (MPSI – PSI), j’ai intégré Polytech Lyon (à l’époque encore ISTIL) en filière Mécanique, avec une spécialisation en mécanique des solides et des structures.

Polytech Lyon est une école encore jeune mais ses filières particulières font de ses étudiants des profils assez recherchés

De plus, nous mettons un accent important sur les matières « secondaires » ( la gestion, le management de projet, la comptabilité, la communication ou encore les langues) qui sont aujourd’hui indispensables pour un ingénieur.

Or beaucoup trop d’écoles et d’étudiants n’y portent que peu d’intérêt alors que cela nous permet dés notre sortie d’être à même de comprendre plus facilement et plus rapidement tout ce qui gravite autour d’un projet.

De plus, la petite taille de l’école nous permet d’être proches de nos enseignants et de notre administration qui nous connaissent tous individuellement et instaure un climat de travail beaucoup plus agréable.

 

Comment s’est passé votre intégration professionnelle au cours de vos études ?

 

  • Stage de 1ère année en milieu industriel (1 mois) : cela m’a permis d’entrer en contact avec le monde industriel. Si je n’en ai pas retiré d’enseignement technique ou scientifique particulier, cela m’a surtout permis de comprendre la logique d’une entreprise, les relations entre les différents services (R&D, production, achats, ventes) et donc de l’intérêt de travailler main dans la main avec tous les membres d’une société. Car tout employé a un rôle précis qui permet à l’entreprise d’avancer.

 

  • Stage de fin d’études (6 mois) : Ce stage m’a permis de me spécialiser dans la gestion de projet, et de m’écarter un peu du monde du calcul pur. Cela m’a apporté énormément quant à tout ce qui gravite autour d’un projet, particulièrement la relation avec les fournisseurs et les liens très étroits entre le monde industriel et universitaire pour la réalisation de tests en laboratoire.

 

Grâce à ces deux stages, je n’ai pas forcément mis en application mes connaissances théoriques acquises à l’école, mais beaucoup plus important, j’ai surtout appris de nouvelles choses, de nouvelles techniques industrielles, de nouveaux moyens de travailler et de communiquer. Ces stages ont vraiment été un complément de formation pour moi et non une simple mise en application de mes connaissances.

 

Présentez-nous votre spécialité ?

  • La mécanique théorique : La filière mécanique de l’ISTIL est un peu particulière mais selon moi très adapté aux besoins mécaniques de demain. En effet, le contenu de notre formation est orienté principalement vers la mécanique théorique. Nous abordons la modélisation par éléments finis, les calculs de structure, la dynamique rapide et multi corps, mais dans l’ensemble nous ne faisons pas beaucoup de mécanique comme l’entendent la majorité des gens (i.e. conception de machines, maintenance, mécatronique, etc…). Il s’agit avant tout de calculs et non de conception.

 

  • Le côté généraliste : Malgré une spécialisation en mécanique, notre formation comporte une part généraliste importante, nous avons appris les bases de la programmation (C/C++), la théorie des matériaux, l’électronique, etc… ce qui nous ouvre des perspectives de travail plus importante que lorsqu’on est un spécialiste dans un seul domaine.

 

En quoi consiste votre métier au quotidien ? 

Je suis chargé de projets dans l’industrie verrière. Mon métier consiste à suivre des projets d’intégration de machines de contrôle non destructif sur les lignes de production de verre creux.

Je suis la production des machines dans notre usine, puis sur site clients (95% à l’export), je suis et participe à l’installation des machines, puis je forme le personnel à l’utilisation de ces machines et par la suite, je suis tout le service client (SAV, formation complémentaire, etc…).

 

Quels conseils pourriez-vous donner à un étudiant/lycéen qui souhaite devenir ingénieur ?

D’être sûr de ce qu’il veut faire. On donne souvent une image des ingénieurs comme étant des gens ayant de nombreuses responsabilités, dirigeant plusieurs projets à la fois, manageant des équipes…

Alors qu’au début de toute carrière, un ingénieur restera avant tout un support technique (son premier métier).

Il lui faudra apprendre le métier, se familiariser avec le domaine d’application et tout ce qui gravite autour avant de pouvoir postuler à des postes d’encadrement et de direction. D’où l’importance de ne pas négliger les matières dites « secondaires » si on veut progresser rapidement.

Il faut également être sûr de ce que l’on souhaite faire plus tard et ne pas devenir ingénieur par défaut, uniquement parce que les parents ou professeurs nous poussent dans cette voie. L’ingénierie est un métier passionnant mais comme tout métier, si la passion n’est pas là, cela devient très vite inintéressant.

 

Quels sont les défis pour les ingénieurs au XXIème siècle ?

Toujours se mettre à jour. Les technologies évoluent de plus en plus vite, la mondialisation met son grain de sable dans l’équation, si bien que si on ne fait pas d’effort au quotidien, on sera très vite dépasser par tout ce qui nous entoure et nous ne serons plus à même de développer le futur.

 

Qu'est ce qui vous plait le plus dans votre métier ? 

 

La découverte de nouvelles façons de travailler. Ma zone de travail étant le monde, je peux travailler deux semaines en Europe puis partir 2 semaines en Asie avant de faire une installation en Afrique.

Il y a autant de manière de travailler que de pays. Et s’adapter, comprendre une culture industrielle locale, apprendre en permanence de nouvelles choses sur le monde est aussi enrichissant pour moi sur le plan professionnel que personnel.

 

 

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir ingénieur ? Quel est le profil ?

Il faut avant tout être passionné, sans quoi on sera vite dépassé et on n’aura plus envie d’apprendre. Il faut également être patient et capable de bien communiquer, car dans un projet, on n’est pas tout seul, et souvent, cela prend du temps de réunir toutes les parties d’un projet.

 

Quels sont les secteurs porteurs en 2012 ?

L’informatique et tout ce qui touche aux énergies renouvelables sont deux secteurs en devenir.

 

Pouvez-vous nous donner une fourchette de salaire selon l'expérience?

Sorties d’école : 27-32 k€ (selon l’école et la filière)

Junior : 32-36 k€

Senior : >36 k€  (en brut annuel)

 

Quelle est la place des femmes dans le métier d'ingénieur ?

Bien qu’ayant toute leur place dans le monde de l’ingénierie, les femmes sont encore trop peu représentées, surtout dans l’ingénierie industrielle.

Mais cela tend à se corriger avec les années, et encore plus dans certains domaines très porteurs comme les matériaux, la chimie ou l’informatique. Dans peu de temps, elles auront rattrapé le retard.

Cela ne peut être que bénéfique car les femmes ont une approche dans l’ensemble différente de l’ingénierie que celle des hommes, ce qui apporte une complémentarité très intéressante pour le développement des projets.

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