10 Octobre 2010 | Romain Proton | 0 commentaire
Une profession qui se féminise… lentement. Près de 26% des étudiants ingénieurs sont des filles. Un chiffre en constante augmentation. Mais de nombreuses inégalités persistent, dans les études et dans la vie active.
Ingénieur, un métier d’hommes ? Une idée reçue de moins en moins exacte.
Si la profession ne compte, à l’heure actuelle, que 17 % de femmes ingénieurs en activité, on en compte nettement plus dans le bataillon des futures diplômées. Selon le rapport annuel de la CDEFI[1] (Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs) publié en mars 2010, le taux de femmes ingénieurs dans les écoles serait en augmentation constante : elles étaient 29 036 en 2008-2009. Soit 25,9% des effectifs et 7% de plus qu’il y a 3 ans.
Un résultat dû aux campagnes d'information et de promotion des études d'ingénieur auprès des lycéennes. Un chiffre qui monte à 50% dans les écoles touchant aux sciences de la vie et de la terre, traditionnellement le domaine de prédilection des filles. Qui plus est, sur les 48 400 recrutements d’ingénieurs enregistrés en 2009, plus d’un sur cinq (21%) portait sur des femmes[2].
Si les femmes ingénieurs représentent 41% des troupes en agronomie, 31% en chimie et 21% en physique, les filles ne sont que 18 % dans le domaine de l’économie/finance, 13% en génie civil, 11% dans celui des technologies de l’information, 9% en mécanique et productique et 7% en automatique et électricité[3].
De fortes variations qui se retrouvent au sein des écoles. Un petit tiers des effectifs des Instituts Polytechniques (INP) sont ainsi féminins, contre seulement 14% au sein des ENSAM (Arts et Métiers) et assimilées.
On ne compte que 26% de filles dans les écoles placées sous tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, contre 34% dans celles placées sous l’égide d’autres ministères, comme celui de l’Agriculture.Ce qui entraîne une différence significative entre les pourcentages de filles élèves ingénieurs par académie. Ainsi à Montpellier, ville riche en formations de chimie et biologie, on en compte 44%, contre seulement 13% à Besançon, aux disciplines prédominantes très techniques. Les académies de la région parisienne (Créteil, Paris, Versailles) enregistrent l’un des pourcentages de filles parmi les plus bas.
Des inégalités qui se retrouvent dans les statistiques de la vie active. Dans les niveaux de rémunération tout d’abord.
Pour les débutants, le salaire médian brut annuel est de 33 000 € pour les hommes, mais seulement de 32 160 € pour les femmes ingénieurs. Un écart qui s’élargit au fil des années, pour culminer en fin de carrière à un différentiel de plus de 20% en faveur de ces messieurs. Et que le fait que les femmes ingénieurs sont 88% à travailler à plein temps, contre 97% des hommes, ne suffit pas à justifier…
Signe d’optimisme toutefois : ces écarts de salaire sont tous inférieurs à ceux observés en 2009.
En bref, il y a encore du chemin vers la parité… mais les clignotants sont au vert pour une féminisation croissante du métier d'ingénieur.
Catherine Piraud-Rouet
[1] Cf Rapport Complet
[2] Source : CNSIF, juin 2010
[3] ibid.
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