26 Mars 2012 | Romain Proton | 0 commentaire
Je voulais accéder à des postes de manager, une formation généraliste ingénieurs nous offre la possibilité de piloter de nombreux projets.
Formation initiale d’ingénieur très riche qui permet d’acquérir une vision globale tout en restant attaché à des matières sur les relations humaines, à ne pas négliger en tant que manager ! Par contre, avec du recul, je m’aperçois que la formation manquait un peu d’aspect pratique et restait très théorique. Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié cette formation avec une forte composante humaine.
Concernant l’ENSPG, c’est mon souhait de me spécialiser en parallèle de ma dernière année d’école d’ingénieur, dans un secteur qui me passionne : l’énergie nucléaire. Initialement, cela devait me conduire à réaliser un doctorat. Finalement, je me suis orientée vers la vie active qui me correspondait mieux qu’un centre de recherche. La formation à l’ENSPG en physique nucléaire est très bien organisée, pas uniquement tournée sur le nucléaire d’ailleurs, ce qui permet d’ouvrir l’esprit et de prendre un peu de recul.
J’ai toujours été bien accueillie à partir du moment où j’avais trouvé mon stage. Par contre, j’ai eu un peu de mal à trouver mon premier stage dit « ouvrier ». Je me suis retrouvée confrontée à des hommes refusant d’embaucher une femme pour aller à l’atelier. J’ai regretté mon absence de piston à ce moment là, mais ça m’a aidée à me faire un caractère je pense. Aujourd’hui, je suis engagée contre ces phénomènes via le réseau ECAM au Féminin que j’ai contribué à créer en 2010.
Concernant mes autres stages, qu’ils se soient passés en France ou à l’étranger (Suisse), pas de problème particulier. Mon stage en Suisse au sein d’une centrale nucléaire a été très utile à ma formation car il m’a permis de commencer à comprendre comment fonctionne une centrale nucléaire. L’accueil a été typique des Allemands puisque mon stage se déroulait en Suisse Alémanique, c'est-à-dire assez froid mais néanmoins efficace.
Mon stage de fin d’études au CEA Grenoble s’est déroulé sans encombre si ce n’est qu’il s’est fini plus tôt que prévu étant donné que je n’ai pas poursuivi en doctorat comme c’était prévu initialement.
Je suis Chef d’Exploitation en centrale nucléaire. Je suis donc la responsable en temps réel de l’exploitation de deux réacteurs nucléaires (en 3x8).
Je dois pour cela veiller au respect des exigences de sûreté pour produire de l’électricité en respectant les hypothèses de conception. L’objectif est de produire de l’électricité en toute sûreté.
Pour cela, je suis responsable de deux équipes d’une dizaine de personnes chacune.
En temps réel, trois opérateurs sont en salle de commande où ils reçoivent les informations centralisées de tous les matériels en fonctionnement ou non. Ce sont eux qui s’assurent de la production de l’électricité en respect des demandes du réseau.
Quatre agents sont sur le terrain, et vérifient concrètement le bon fonctionnement des machines, l’absence de fuites, et appliquent des procédures permettant notamment de traiter les effluents.
Le Chef d’Exploitation a également un rôle en cas d’application de procédures incidentelles. C’est lui le responsable de l’organisation des équipes en l’absence du directeur d’unité.
Je souhaite évoluer dans la filière managériale, sur un site nucléaire si possible.
Devenir chef de service dans un premier temps, que ce soit dans un service d’exploitation comme celui dans lequel j’évolue aujourd’hui ou plutôt à la maintenance, ce qui me permettait d’acquérir une autre vision de l’installation.
A plus long terme, je souhaiterais évoluer dans la ligne managériale pour accéder à des postes plus stratégiques et moins opérationnels.
Etre curieux, s’intéresser, ne pas attendre que « ça lui tombe tout cuit dans le bec ». Il y a tellement de choses à apprendre ! On se restreint trop dans notre système.
Ouvrons les yeux et évoluons ! Et surtout, ne pas se mettre de barrières.
J’ai souvent entendu dire que je n’accèderai jamais à tel ou tel poste parce que je n’ai pas le bon diplôme. Je suis convaincue du contraire, il faut montrer que l’on est capable d’y arriver et que le diplôme ne fait pas la personne.
Garder les pieds sur terre car on conçoit beaucoup de nouveautés qui sont censées nous faciliter la vie (outils informatiques). Le problème est que certains utilisent ses outils à merveille mais oublient qu’être ingénieur avant tout, c’est travailler AVEC les autres, et pas seulement avec leur adresse mail ou leur sms…
Savoir dire non aussi je pense et savoir se poser, profiter et ne pas négliger sa vie de famille ! Nous sommes dans une société de consommation à tous les niveaux, et notamment dans le champ professionnel. On a souvent envie de parcourir le monde, devenir « chef », si bien que l’on ne prend pas le temps de construire son cocon. Le jour où le travail nous lâche, on n’a plus rien à quoi se raccrocher. A vouloir progresser trop vite, on risque de se brûler les ailes
L’aspect technique et humain. Le fait que tous les jours, je puisse encore apprendre. Une centrale nucléaire est un outil fabuleux où on ne peut pas tout connaître. Le fait que j’ai une équipe avec laquelle on sache se serrer les coudes en cas de problème, ce qui nous fait grandir ensemble.
Curieux,ouvert d’esprit, sociable et j’ajouterai audacieux. Parce que si trop de personnes câblées de la même façon, pas assez innovantes et qui se retranchent derrière des « on ne peut pas faire » parce que ça n’a jamais été fait, personne de progresse, et on risque de tourner en rond.
Elle doit encore s’affirmer ! Mais elles ont leur place (preuve en est, j’en suis une !) et sont finalement bien accueillies car elles ont un management différent, plus proche, moins dans la force, plus humain…
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