Interview Benoit H., Digital Product Simulation chez Dassault Aviation

Interview Benoit H., Digital Product Simulation chez Dassault Aviation

 

27 Mars 2012 | Romain Proton | 0 commentaire

Interview Benoit H., Digital Product Simulation chez Dassault Aviation

Pourquoi êtes vous devenu ingénieur ?
Avant de passer le bac, je savais que je voulais continuer dans les mathématiques. La fac ne m’offrait pas le même suivi et le même cadre que celui du lycée. Je me suis donc orienté vers les classes préparatoires qui permettent de continuer à avoir des cours et des contrôles continus du même type que celui du lycée. C’est la prépa qui m’a poussé à devenir ingénieur et à m’intéresser à la physique appliquée. 
Quelle formation avez vous suivi ? Qu'en avez vous pensé ?
Comme je l’ai dit précédemment, après mon BAC S, je suis parti dans une prépa maths (MPSI/MP). Ce sont deux années de travail et d’apprentissage très dures. Mais ce n’est pas non plus le bagne comme peut le montrer certains reportages télévisuels. Selon les prépas, il est tout à fait possible d’avoir une vie à côté. Il faut fournir un volume de travail important mais si ce travail ne permet pas d’avoir un temps de repos nécessaire, cela peut être dû à un manque d’organisation. La prépa permet d’acquérir une certaine méthodologie, une capacité à fournir un volume de travail important dans un très court laps de temps. Suite à cette prépa, j’ai intégré sur concours l’ENSIETA (nouvellement rebaptisée ENSTA Bretagne). Cette école se déroule sur trois ans. La première année est assez généraliste et permet d’avoir une vision assez large du monde de l’ingénieur et des problématiques du monde du travail. Il ne faut absolument pas négliger un cours sous prétexte que l’année d’après nous prendrons telle ou telle option. Cette année est justement là pour nous permettre de nous adapter à tous types de situation que l’on pourrait rencontrer dans le monde du travail. La deuxième année est orientée vers l’option choisie. Personnellement, j’ai suivi le cursus mécanique qui donne les bases de la mécanique appliquée (résistance des matériaux, calcul éléments finis…). La troisième année permet de se spécialiser dans un domaine. J’ai choisi la spécialisation modélisation. Cette spécialisation permet de voir en profondeur les différents matériaux industriels (acier, aluminium, composite…) ainsi que les problématiques et les évolutions possibles de ceux-ci. Elle donne aussi une formation sur différents logiciels de simulation pour représenter le comportement des matériaux grâce à un ordinateur. 
Comment s’est passé votre intégration professionnelle au cours de vos études ? (stage)
L’intégration professionnelle a été progressive. Lors de la première année d’école d’ingénieur, un stage d’un mois en entreprise est obligatoire. Il permet d’affirmer son choix d’option de deuxième année et de connaître mieux le monde de l’entreprise. Cette première expérience n’apporte pas grand-chose à un CV. Mais elle permet une première approche du monde de l’ingénieur. La deuxième année se termine par un nouveau stage en entreprise. Cette fois-ci, le stage est beaucoup plus appliqué et permet de découvrir le métier de technicien. Il permet également d’approfondir et de compléter les connaissances vues en cours. Il a été pour moi l’occasion de découvrir un nouveau logiciel de calcul et d’apprendre à travailler en équipe. Le stage de dernière année est le tremplin final vers la vie active. Il permet une immersion totale de 6 mois dans un cadre ingénieur. Il est important de bien choisir son stage de fin d’étude car c’est lui qui permet de terminer sa spécialisation et d’approfondir une dernière fois les connaissances universitaires. C’est ce stage qui sera regardé en détail par les recruteurs s’il ne débouche pas sur un travail à la fin. 
Présentez-nous votre spécialité ?
Ma spécialité est particulière. J’ai suivi un cursus d’ingénieur calcul mais lors de mon premier travail, mon employeur m’a proposé de changer de secteur d’activité pour devenir développeur logiciel. L’ingénieur calcul récupère une pièce ou un ensemble de pièces posant problème. Il le modélise informatiquement pour retrouver le même problème qui a été constaté sur cette pièce lors des essais. Une fois ceci effectué, il doit modifier sa modélisation de pièces pour résoudre le problème. Le développeur logiciel, lui, récupère les demandes de l’ingénieur calcul et l’intègre dans son logiciel. Il développe donc un logiciel qui permet de résoudre la problématique de l’ingénieur calcul. 
L’ingénieur calcul est donc plus accès sur la physique appliquée alors que l’ingénieur développeur, sur les mathématiques appliquées. 
En quoi consiste votre métier au quotidien ? Quelles sont vos responsabilités? 
Le but de mon travail est de développer un logiciel de calcul par éléments finis. Je développe la version 9 d’un logiciel. Il faut donc avoir les mêmes résultats que la version précédente tout en intégrant les demandes des utilisateurs. La première partie du travail est donc de comprendre le fonctionnement de la version précédente du logiciel et de le reproduire. Puis, il faut réussir à anticiper les attentes de l’utilisateur ou avoir un retour de son expérience sur le logiciel. La principale difficulté est de réussir à avoir un minimum d’informations données par l’utilisateur et un maximum retournées par le logiciel, tout en diminuant le temps d’attente de l’utilisateur pour les obtenir. 
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Ce travail se fait en étroite collaboration avec les utilisateurs et toute l’équipe développement. Il y a donc un réel échange, et un travail d’équipe important. On ne reste pas devant l’ordinateur toute une journée! Il faut constamment discuter des solutions à apporter à un problème, remettre en cause les différentes modifications qui ont été mises en place pour les améliorer. Ce travail ne peut être fait tout seul et nécessite d’avoir une forte connaissance mathématique et algorithmique. 
Quelles sont vos perspectives de carrières?
Sur les 10 premières années il faut apprendre, acquérir de l’expérience et surtout se spécialiser dans un domaine. Les 5 suivantes sont une période de transition ou il faudra choisir entre rester dans le technique et devenir expert dans son domaine ou partir dans l’administratif et le management. Dans les deux cas, il faut gérer un groupe de personnes. L’expert doit gérer un petit groupe et reste en contact avec tout le domaine technique alors que le manager doit gérer un plus grand nombre de personne mais n’a plus de relation avec la technique. 
Quels conseils pourriez-vous donner à un étudiant/lycéen qui souhaite devenir ingénieur ?
Le principal conseil que je peux donner, c’est d’être curieux, de s’intéresser à tout et pas seulement à l’option que l’on a choisi mais aussi à tout ce qui tourne autour. Le deuxième serait de partir le plus possible à l’étranger pendant les périodes de stages sauf le dernier qui doit amener à un travail. L’anglais est indispensable aujourd’hui et les périodes à l’étranger permettent de découvrir une nouvelle méthode de travail ainsi que d’obtenir un anglais professionnel qui est demandé par les entreprises. 
Quels sont les défis pour les ingénieurs au XXIème siècle ?
Rentabilité, performance. Faire plus de choses en moins de temps tout en conservant la même qualité de résultat. Pour mon travail, il s’agira d’optimiser au mieux le logiciel pour qu’il utilise toute la puissance de l’ordinateur afin d’aller de plus en plus vite.
Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir ingénieur ? Quel est le profil ?
Une grande rigueur, un relationnel important, un sens du management, une capacité à fournir une certaine quantité de travail au bon moment, une gestion du stress. 
Le profil est un profil scientifique à la base. Même si l’on s’oriente plus vers du management, les meilleurs manageurs sont ceux qui peuvent comprendre ce que font les personnes qui dépendent de lui. 
Selon vous, quels sont les secteurs porteurs en 2012 ?
L’aviation est en pleine expansion actuellement. Il manque énormément d’informaticiens et de développeurs. Il faudra aussi compter sur la recherche.
Pouvez-vous nous donner une fourchette de salaire selon l'expérience? (Sortie d'école, junior, senior)
Sortie d’école : entre 26 000 et 34 000, vient se rajouter les primes surtout pour les « bas salaires» (repas, déplacement, rentabilité, objectif,…)
Pour le reste, cela varie énormément selon la spécialité, l’entreprise et l’endroit géographique de l’entreprise.
Selon vous, quelle est la place des femmes dans les métiers de l’ingénierie?
Les femmes ne sont pas encore assez représentées dans le monde de l’ingénierie. Pourtant celles-ci ont, bien souvent, une plus grande rigueur que les hommes. Il faut casser les clichés et encourager les femmes à suivre des cursus scientifiques. Dans les écoles d’ingénieurs, les brochures mettent en avant le pourcentage de femmes même s’il n’est pas très important.

Pourquoi êtes vous devenu ingénieur ?

Avant de passer le bac, je savais que je voulais continuer dans les mathématiques. La fac ne m’offrait pas le même suivi et le même cadre que celui du lycée. Je me suis donc orienté vers les classes préparatoires qui permettent de continuer à avoir des cours et des contrôles continus du même type que celui du lycée. C’est la prépa qui m’a poussé à devenir ingénieur et à m’intéresser à la physique appliquée.


 

 

 Quelle formation avez vous suivi ? Qu'en avez vous pensé ?

Comme je l’ai dit précédemment, après mon BAC S, je suis parti dans une prépa maths (MPSI/MP). Ce sont deux années de travail et d’apprentissage très dures. Mais ce n’est pas non plus le bagne comme peut le montrer certains reportages télévisuels.

Selon les prépas, il est tout à fait possible d’avoir une vie à côté. Il faut fournir un volume de travail important mais si ce travail ne permet pas d’avoir un temps de repos nécessaire, cela peut être dû à un manque d’organisation. La prépa permet d’acquérir une certaine méthodologie, une capacité à fournir un volume de travail important dans un très court laps de temps.

Suite à cette prépa, j’ai intégré sur concours l’ENSIETA (nouvellement rebaptisée ENSTA Bretagne).

Cette école se déroule sur trois ans

  • La première année est assez généraliste et permet d’avoir une vision assez large du monde de l’ingénieur et des problématiques du monde du travail. Il ne faut absolument pas négliger un cours sous prétexte que l’année d’après nous prendrons telle ou telle option. Cette année est justement là pour nous permettre de nous adapter à tous types de situation que l’on pourrait rencontrer dans le monde du travail.

 

  •  La deuxième année est orientée vers l’option choisie. Personnellement, j’ai suivi le cursus mécanique qui donne les bases de la mécanique appliquée (résistance des matériaux, calcul éléments finis…). 

 

  • La troisième année permet de se spécialiser dans un domaine. J’ai choisi la spécialisation modélisation. Cette spécialisation permet de voir en profondeur les différents matériaux industriels (acier, aluminium, composite…) ainsi que les problématiques etles évolutions possibles de ceux-ci. Elle donne aussi une formation sur différents logiciels de simulation pour représenter lecomportement des matériaux grâce à un ordinateur.

 

 


 

 

 Comment s’est passé votre intégration professionnelle au cours de vos études ? 

L’intégration professionnelle a été progressive.

  • Lors de la première année d’école d’ingénieur, un stage d’un mois en entreprise est obligatoire. Il permet d’affirmer son choix d’option de deuxième année et de connaître mieux le monde de l’entreprise. Cette première expérience n’apporte pas grand-chose à un CV. Mais elle permet une première approche du monde de l’ingénieur.

 

  • La deuxième année se termine par un nouveau stage en entreprise. Cette fois-ci, le stage est beaucoup plus appliqué et permet de découvrir le métier de technicien. Il permet également d’approfondir et de compléter les connaissances vues en cours. Il a été pour moi l’occasion de découvrir un nouveau logiciel de calcul et d’apprendre à travailler en équipe. 

 

  • Le stage de dernière année est le tremplin final vers la vie active. Il permet une immersion totale de 6 mois dans un cadre ingénieur. Il est important de bien choisir son stage de fin d’étude car c’est lui qui permet de terminer sa spécialisation et d’approfondir une dernière fois les connaissances universitaires. C’est ce stage qui sera regardé en détail par les recruteurs s’il ne débouche pas sur un travail à la fin. 

 


 

 

Présentez-nous votre spécialité ?

Ma spécialité est particulière. J’ai suivi un cursus d’ingénieur calcul mais lors de mon premier travail, mon employeur m’a proposé dechanger de secteur d’activité pour devenir développeur logiciel.

L’ingénieur calcul récupère une pièce ou un ensemble de pièces posant problème. Il le modélise informatiquement pour retrouver le même problème qui a été constaté sur cette pièce lors des essais.

Une fois ceci effectué, il doit modifier sa modélisation de pièces pour résoudre le problème.

Le développeur logiciel, lui, récupère les demandes de l’ingénieur calcul et l’intègre dans son logiciel. Il développe donc un logiciel qui permet de résoudre la problématique de l’ingénieur calcul.

 L’ingénieur calcul est donc plus accès sur la physique appliquée alors que l’ingénieur développeur, sur les mathématiques appliquées. 


 

 

En quoi consiste votre métier au quotidien ? Quelles sont vos responsabilités? 

Le but de mon travail est de développer un logiciel de calcul par éléments finis. Je développe la version 9 d’un logiciel. Il faut donc avoir les mêmes résultats que la version précédente tout en intégrant les demandes des utilisateurs.

La première partie du travail est donc de comprendre le fonctionnement de la version précédente du logiciel et de le reproduire.

Puis, il faut réussir à anticiper les attentes de l’utilisateur ou avoir un retour de son expérience sur le logiciel.

La principale difficulté est de réussir à avoir un minimum d’informations données par l’utilisateur et un maximum retournées par le logiciel, tout en diminuant le temps d’attente de l’utilisateur pour les obtenir. 


 

 

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce travail se fait en étroite collaboration avec les utilisateurs et toute l’équipe développement. Il y a donc un réel échange, et un travail d’équipe important. On ne reste pas devant l’ordinateur toute une journée! Il faut constamment discuter des solutions à apporter à un problème, remettre en cause les différentes modifications qui ont été mises en place pour les améliorer. Ce travail ne peut être fait tout seul et nécessite d’avoir une forte connaissance mathématique et algorithmique.


 

 

 Quelles sont vos perspectives de carrières?

Sur les 10 premières années il faut apprendre, acquérir de l’expérience et surtout se spécialiser dans un domaine. Les 5 suivantes sont une période de transition ou il faudra choisir entre rester dans le technique et devenir expert dans son domaine ou partir dans l’administratif et le management.

Dans les deux cas, il faut gérer un groupe de personnes. L’expert doit gérer un petit groupe et reste en contact avec tout le domaine technique alors que le manager doit gérer un plus grand nombre de personne mais n’a plus de relation avec la technique.


 

 

Quels conseils pourriez-vous donner à un étudiant/lycéen qui souhaite devenir ingénieur ?

Le principal conseil que je peux donner, c’est d’être curieux, de s’intéresser à tout et pas seulement à l’option que l’on a choisi mais aussi à tout ce qui tourne autour.

Le deuxième serait de partir le plus possible à l’étranger pendant les périodes de stages sauf le dernier qui doit amener à un travail.

L’anglais est indispensable aujourd’hui et les périodes à l’étranger permettent de découvrir une nouvelle méthode de travail ainsi que d’obtenir un anglais professionnel qui est demandé par les entreprises. 

 


 

Quels sont les défis pour les ingénieurs au XXIème siècle ?

Rentabilité, performance. Faire plus de choses en moins de temps tout en conservant la même qualité de résultat. Pour mon travail, il s’agira d’optimiser au mieux le logiciel pour qu’il utilise toute la puissance de l’ordinateur afin d’aller de plus en plus vite.


 

 

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir ingénieur ? Quel est le profil ?

Une grande rigueur, un relationnel important, un sens du management, une capacité à fournir une certaine quantité de travail au bon moment, une gestion du stress. Le profil est un profil scientifique à la base.

Même si l’on s’oriente plus vers du management, les meilleurs manageurs sont ceux qui peuvent comprendre ce que font les personnes qui dépendent de lui.

 


 

 

Selon vous, quels sont les secteurs porteurs en 2012 ?

L’aviation est en pleine expansion actuellement. Il manque énormément d’informaticiens et de développeurs. Il faudra aussi compter sur la recherche.


 

Pouvez-vous nous donner une fourchette de salaire selon l'expérience?

Sortie d’école : entre 26 000 € et 34 000 €, vient se rajouter les primes surtout pour les « bas salaires» (repas, déplacement, rentabilité, objectif,…)

Pour le reste, cela varie énormément selon la spécialité, l’entreprise et l’endroit géographique de l’entreprise.


 

 

Selon vous, quelle est la place des femmes dans les métiers de l’ingénierie?

Les femmes ne sont pas encore assez représentées dans le monde de l’ingénierie. Pourtant celles-ci ont, bien souvent, une plus grande rigueur que les hommes.

Il faut casser les clichés et encourager les femmes à suivre des cursus scientifiques. Dans les écoles d’ingénieurs, les brochures mettent en avant le pourcentage de femmes même s’il n’est pas très important.

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