08 Janvier 2013 | Romain Proton | 0 commentaire
Je suis devenu ingénieur car c'était un métier d'avenir, j'avais un certain attrait pour la technique.
J'ai préparé une formation de Génie Mécanique et Energétique à l'INSA Toulouse. J'ai été diplômé en 1982 et à cette époque j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre mes études. Bien plus tard, je me suis rendu compte que l'entreprise c'était bien plus que de la technique et ça j'ai dû l'apprendre par moi-même. Je pense cependant qu'il était normal pour une formation d'Ingénieur à cette époque de ne faire que de la technique.
Enfin… Il y avait bien des cours de "gestion" et de "macroéconomie" mais qui étaient totalement déconsidérés, ce, même par les enseignants. Je sais que dans d'autres cursus d'Ingénieur cet aspect a changé et c'est tant mieux. Je pense que ça a dû changer à l'INSA aussi.
C'est une question plutôt ironique puisqu'à cette époque, je n'ai connu aucun lien entre mes études et la vie professionnelle. Il y a bien eu un stage mais qui n'a pas du tout été exploité pendant ma scolarité. J'ai vraiment tout découvert en commençant à travailler.
Si je dois parler des études… J'aurais du mal… En fait, j'ai travaillé dans d'autres secteurs que ceux liés à la thermodynamique ou même les "sciences de l'Ingénieur". En tous cas, ça m'a toujours permis d'accéder à des jobs intéressants.
Après un parcours dans des grands groupes et comme patron de mes PME, je suis aujourd'hui "consultant". Je ne vous cache pas que je n'aime pas ce terme.
Je travaille sur les organisations : je mets ou je remets en route des équipes pour qu'elles déploient dans de bonnes conditions la stratégie décidée par les Directions. Il y a de nombreux intérêts convergents entre Directions et salariés, il faut les exploiter. Tout le monde fonctionne mieux dans ces conditions, entreprises et salariés. La plupart du temps, les problèmes sont liés à une attitude de soumission ou de rébellion des salariés en parallèle avec une attitude trop directive du management. Un retour aux responsabilités assumées de chaque fonction, un peu plus d'initiative des uns et des autres, d'écoute et de confiance réciproque résout la question…
Le principe est simple mais ça demande un vrai savoir-faire pour renouer ces fils ou défaire ces nœuds. C'est loin de la technique tout ça ! En apparence seulement : ma formation d'Ingénieur me permet de bien comprendre ce qui se passe donc d'avoir beaucoup de légitimité auprès de mes interlocuteurs.
Pas de routine, des missions tellement différentes les unes des autres, des rencontres extraordinaires, toujours entrain d'apprendre quelque chose ! Génial, non ?
Vous savez, à 54 ans, ça n'est plus une préoccupation !
C'est un beau métier. Mais il faut garder à l'esprit que la technique est un outil de l'entreprise, pas une finalité.
"La bonne longueur pour les jambes c'est quand les 2 pieds touchent bien par terre" (Coluche). Pour ce qui est des qualités, je dirai l'esprit pratique et la capacité à trouver des solutions avec les équipes en place.
Je trouve qu'il y a beaucoup de frilosité partout… Je ne saurais vraiment pas vous dire quel secteur sera porteur...
Plus largement la question est celle de la place des femmes dans l'entreprise. Elles sont la solution à un ensemble de questions qui se posent dans la mesure où la mixité, la parité sont bien respectées.
Nous avons tendance, Messieurs, à faire des concours de celui qui fait pipi le plus loin… Ca n'est pas bien bon pour le travail d'équipe et la performance de haut niveau indispensable aujourd'hui que seule une équipe permet. Toutes seules les femmes auront des travers différents de ceux des hommes mais aussi pénalisants.
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