Certains secteurs d’activité ne connaissent pas la crise et/ou promettent de recruter encore massivement à l’horizon des dix ans à venir au moins. Pour les étudiants des filières ingénieurs ou les jeunes diplômés, de beaux débouchés se profilent donc encore, à condition de viser les secteurs en forme ou en croissance et plus que jamais, de faire preuve de souplesse et d’adaptabilité…
05 Novembre 2010 | Romain Proton | 1 commentaires
Le point sur ces métiers d’ingénieurs qui ont encore de beaux jours devant eux, avec l’aide de deux recruteurs : Florian Mantione, directeur du cabinet Florian Mantione Institut, et Nicolas Leroy directeur de la division Ingénieurs et Techniciens chez Michael Page.
Sans nul doute LE secteur le plus porteur en 2010, et pour de nombreuses années encore. « Industrie pétrolière, gaz, électricité, nucléaire… Autant de secteurs où la France se place en excellente, voire en première, position mondiale, au travers de ses groupes Areva, Véolia, GDF-Suez ou encore EDF, souligne Nicolas Leroy.
Ces entreprises ont continué à recruter même au plus fort de la crise, car elles traitent essentiellement de projets à long terme et dans le monde entier. »
Bien que le secteur truste entre 20 et 30 % des diplômés des écoles d’ingénieurs, la pénurie subsiste. A la clé, des salaires qui s’envolent, avec une moyenne, dans le secteur, de 60 000 euros bruts annuels, avec des pointes à 90 000 en fin de carrière, selon une enquête du Conseil national des Ingénieurs et Scientifiques de France en date de juin 2010.
Profils ingénieurs recherchés : production, gestion de projets, mais aussi géologues, géophysiciens, spécialistes des installations électriques, ingénieurs procédés, pétrochimistes, experts de la planification et du contrôle des coûts…
Les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, géothermie, etc.) ont aussi le vent en poupe. « Le secteur, en pleine croissance, devrait recruter massivement dans les prochaines années », estime Florian Mantione. Nicolas Leroy est plus mitigé. « Certes, le secteur constitue d’ores et déjà 10 à 20% de nos missions et l’éolien onshore et surtout offshore va continuer à avoir la cote. Par contre, le photovoltaïque va subir de plein fouet la réduction des aides de l’Etat.
De plus, le secteur est essentiellement composé de PME, voire de TPE, avec une puissance d’embauche et de salaire nettement inférieures à celles des grands groupes. »
>> Voir aussi : Devenir électricien du bâtiment
Construction ou réhabilitation de bâtiments, réseau routier et ferroviaire, ouvrages d'art, ingénierie... Après une période un peu difficile ces deux dernières années, le BTP redémarre à tout va. « Partout en France, les chantiers de construction de routes, ponts, tramways ont besoin de main d’œuvre qualifiée », constate Florian Mantione. Les grands groupes comme Vinci, Bouygues, Razel ou Sade ont aussi de gros chantiers à l'étranger, qui recrutent à tour de bras.
Profils ingénieurs recherchés : conducteurs de travaux, experts en climatisation, électricité ou mécanique, conducteurs de travaux, géomètres, ingénieurs études de prix, ingénieur matériaux, ingénieurs structure, ingénieurs recherche et développement sur les produits et techniques... « Attention toutefois, tempère Nicolas Leroy. Le BTP est un marché très cyclique, très dépendant des plans de relance. »
Toujours l’un des plus porteurs en termes d’embauche et surtout de salaire, avec une rémunération moyenne de près de 65 000 euros bruts annuels en 2009. En salle des marchés, le jackpot est assuré, avec des salaires flirtant avec les 100 à 150 000 euros, hors primes et bonus… Selon le CNISF, en 2009, les ingénieurs qui travaillent dans le secteur de la finance sont près de 5 fois plus représentés dans les 1% de salaires les plus élevés que dans la population totale (22,5% contre 4,7%). Ce n’est pas un hasard si 20% des Polytechniciens s’orientent vers cette filière. Des diplômés très courtisés dans la gestion des actifs (asset management) pour gérer des portefeuilles d'actions ou quantifier les risques.
Profils ingenieur recherchés : le secteur banques-assurances est particulièrement avide d’ingénieurs en mathématiques appliquées, aptes à concevoir et à développer des produits financiers sophistiqués.
Le conseil, en particulier le conseil en stratégie, vend à prix d’or sa matière grise à des dirigeants d’entreprises cherchant à s’adapter ou à remodeler leur stratégie.
Profils ingénieurs recherchés : les ingénieurs généralistes, issus des écoles du groupe A (les mieux cotées) peuvent s’y faire une carrière de roi, particulièrement s’ils ont pris soin d’adjoindre à leur profil technique une spécialisation en gestion, dont les sociétés de conseil sont très friandes. « Un peu de « bouteille », d’expérience de l’entreprise et du management, s’impose néanmoins avant de prétendre à ces postes », précise Nicolas Leroy.
L’environnement et le développement durable ont le vent en poupe. « Tout le monde s’y met, même les collectivités territoriales embauchent », note Florian Mantione. Dans le bâtiment, les spécialités HQE (haute qualité environnementale) sont très recherchées et le seront encore plus dans les années à venir. Autre domaine porteur : l'eau et le traitement des déchets.
Profils ingénieur recherchés : hydrauliciens, chimistes, ingénieurs d'études, mais aussi technico-commerciaux pour vendre des solutions de traitement des eaux aux industriels.
Bien que moins fringuant qu’avant la crise, le high tech recrute toujours, que ce soit dans les réseaux, les télécoms ou la programmation. « En tête des recrutements toujours, les sociétés de services informatiques et le conseil, souligne Florian Mantione. Avec un salaire moyen de 65 000 euros bruts annuels en 2009 selon le CNISF, le secteur est l’un de ceux qui paient le mieux, notamment les ingénieurs à forte valeur ajoutée en termes d’expertise.
Profils inégnieurs recherchés : chefs de projets, à la fois experts techniques et meneurs d’hommes.
Catherine Piraud-Rouet
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