28 Octobre 2013 | Romain Proton | 1 commentaires
« Les maths c'est pas mon truc ». Qui n'a jamais entendu ou prononcé cette phrase ?
Comme si certains avaient la chance d'être naturellement bon en mathématiques : une croyance extrêmement répandue, et encore plus présente lorsqu'il s'agit de distinction entre genres.
Les filles seraient génétiquement moins bonnes en mathématiques, elles seraient plus douées en littérature, la preuve avec leurs résultats au collège et leur présence limitée dans les cursus scientifiques.
En réalité, les maths, ça peut-être « le truc » de tout le monde. Et c'est probablement en pensant l'inverse que l'on limite nos capacités, voir pire, que l'on perpétue un mythe pernicieux qui défavorise les enfants des classes populaires.
Être un matheux, c'est inné ? Seulement à partir d'un certain niveau. Avoir les capacités de réflexion de Einstein ou d'autres génies scientifiques n'est évidemment pas donné à tout le monde. Mais acquérir les compétences fondamentales en mathématiques n'est pas du domaine de l'impossible ou de l'exceptionnel.
Il suffit de s'armer de patience, de bonne volonté et de travailler.
D'après le papier publié dans Quartz, les chercheurs américains Miles Kimball et Noah Smith expliquent ce constat observé dans leurs expériences d'enseignement.
#1. Le contexte : une classe éclectique avec différents enfants et différents niveaux en mathématiques. Certains ont été initié aux mathématiques par leurs parents dès leur plus jeune âge, d'autres n'ont pas eu ce genre d'incitations.
#2. Lors des premiers examens, les enfants bien préparés obtiennent des résultats parfaits, tandis que les enfants non-préparés répondent seulement à ce qu'ils trouvent par eux-mêmes et réussissent avec 80-85 % de résultats corrects.
#3. Les enfants non-préparés, qui ne savent pas que les meilleurs résultats sont obtenus par des enfants préparés, en déduisent que la génétique a determiné cette différence de performance. Ils décident qu'ils ne sont pas des « matheux », arrêtent alors de faire des efforts et sont ensuite à la traîne.
#4. Les enfants préparés, qui ne réalisent pas que les autres élèves n'étaient pas préparés, en déduisent qu'ils ont la bosse des maths. Il continuent à travailler et consolident cet avantage tout au long de leur parcours.
Ainsi, notre jugement sur nos performances en mathématiques se transforme en prophétie auto-réalisatrice.
L'idée qu'être bon en math est une habilité que certains ont naturellement sous-entend tacitement qu'une majorité de nos compétences intellectuelles seraient génétiques.
En 2007, des chercheurs en psychologie de l'Université de Columbia ont montré que les étudiants convaincus que l'intelligence n'était pas figée et que l'on pouvait s'améliorer en travaillant davantage avaient de meilleurs résultats que leurs camarades qui affirmaient le contraire.
En somme, la plupart de nos points faibles ne sont pas dû à nos gènes mais à notre manque de travail.
A méditer.
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