19 Mars 2012 | Romain Proton | 0 commentaire
J’ai intégré l’ENSTA Bretagne (qui à l’époque s’appelait ENSIETA) en 1981. Sorti en 1985 (à l’époque nous faisions notre Service Militaire entre la 2ème et la 3ème année d’études) j’ai rejoins la DGA où j’ai pris la direction d’un service au Centre d’Essais de Bourges (ETBS).
Attiré par une carrière dans le commercial j’ai très vite rejoins l’industrie. De 1989 à 1994 j’ai tenu des postes d’ingénieur commercial dans des unités du groupe Thales, "leader mondial sur les systèmes d'informations sur les marchés de la défense et de la sécurité pour l'aérospatial et les transports".
Attiré par une carrière à l’étranger j’ai profité de l’opportunité de l’ouverture d’un poste pour partir en Thaïlande pour y représenter une unité de Thales.
J’ai eu la chance de pouvoir continuer cette carrière à l’étranger de nombreuses années pendant lesquelles j’ai travaillé successivement pour Thales aux Philippines et à Singapour puis comme représentant du groupe EADS en Inde jusqu’à 2006.
Après 2 ans en charge de l’Asie du Sud à la direction commerciale d’Eurocopter à Marignane je n’ai pu résister à un nouvel « appel du large »et j’ai rejoins en 2008 la société ATR pour prendre la direction de leur filiale aux Etats-Unis.
De formation mécanique à l’origine j’ai rapidement infléchi ma carrière vers le commercial dans des activités plutôt liées à la défense et à l’aéronautique.
Aujourd’hui ma tâche consiste à diriger une PME filiale d’ATR aux Etats-Unis, assurer le management des équipes et développer ses activités. Nos responsabilités sont relatives au support de la flotte volant aux Amériques (vente de rechanges et de services, soutien technique) ainsi que la vente de nouveaux appareils.
Une formation technique (même si elle n’était pas directement liée aux activités des sociétés pour lesquelles je travaille actuellement) m’a permis de pouvoir comprendre les problèmes et les préoccupations opérationnelles de nos clients ainsi que les solutions développées par nos ingénieurs.
Une formation interne en commerce et en management m’a permis de prendre la mesure des vrais enjeux des postes plus orientés « commercial » puis direction que j’ai pu tenir et de maitriser les outils de base nécessaires au succès.
L’opportunité de travailler de si nombreuses années à l étranger dans des pays si différents m’ont permis d’appréhender et de surmonter les vrais défis liés au travail dans un environnement multiculturel.
Il est très clair que ce double cursus est un atout formidable dans une carrière. Mais il ne faudrait pas négliger l’importance du passage dans un poste à dominante technique (au moins au début de carrière) pour ne pas perdre le lien avec la réalité de l’industrie.
La vraie valeur ajoutée se fait dans les bureaux d’études et les ateliers. Dans les pays anglo-saxons le passage en Master se fait en général après une première expérience professionnelle de quelques années. Je pense effectivement que ce genre de formation est d’autant plus profitable qu’on a pu, au préalable, vivre et travailler dans le milieu de l’entreprise.
Soyons honnête. Au début les hasards de la vie font que vous vous dirigez vers une formation sans savoir réellement ce que vous pouvez y trouver.
Malgré tout, la carrière d’ingénieur me paraissait être une voie qui pouvait m’ouvrir des opportunités multiples et variées. Et je ne suis pas déçu par ce choix….
Le fait d’avoir une réelle influence sur le devenir de ma société. C’est peut-être un peu présomptueux mais cela est très enrichissant mais aussi « challenging » de savoir que des choix que vous allez faire et des décisions que vous allez prendre dépendent les résultats (au moins en partie)de votre compagnie.
La chance de pouvoir travailler dans un environnement multiculturel. C’est enrichissant et cela vous rend modeste car on découvre que ce que vous considérez comme connu, acquis, réputé n’a parfois aucun sens pour les gens avec lesquels vous travaillez (par exemple la formation école préparatoire puis école d’ingénieurs qui est pour toute personne ne connaissant pas la France totalement inconnue).
A mon époque (cela fait un peu « vieux combattant ») il n’y avait effectivement que très peu de femmes en école d’ingénieur et encore moins plus tard dans l’industrie.
Je remarque que cela change et cela me parait parfaitement normal.
J’ai eu l’occasion de croiser des femmes qui ont fait des carrières exceptionnelles dans l’industrie et je vois actuellement dans les entreprises pour lesquelles ou avec lesquelles je travaille une augmentation de leur nombre.
Ce qui m’importe, quand j’embauche un cadre (désolé pour le masculin !) ce n’est pas que ce soit une femme ou un homme mais c’est l’adéquation de ses qualités avec les besoins du poste.
Exister !
Savez-vous qu’actuellement des sociétés comme Airbus ou Boeing sont en manque cruel d’ingénieurs. Dans certaines sociétés des développements de produits nouveaux sont même retardés car ils n’ont pas assez d’ingénieurs.
Les métiers de la finance et de la banque ont attiré un nombre croissant d’ingénieurs européens en sortie d’école alors que des pays comme l’Inde ou la Chine ont développé leurs propres formations d’ingénieurs.
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